De nos jours, on a tous entendu parler de la méditation, et de ses vertus.
Par contre, on entend beaucoup moins parler de ses dangers.
Si vous avez envie de vous mettre à la méditation, j’aurais envie de questionner votre motivation.
- Qu’est-ce qui vous amène à envisager la pratique de la méditation ?
- Que recherchez-vous exactement ?
- Est-ce que vous avez besoin de bien être ? de mieux dormir ? de moins cogiter ? d’être plus heureux ?
Il est vrai que la pratique de la méditation peut amener tout cela, et bien plus.
Mais je me demande toujours quand j’entends quelqu’un de mon entourage s’intéresser à la méditation si une psychothérapie, et/ou un programme de coaching ne serait pas plus adapté à leur situation, ou tout du moins nécessaire en complément de la pratique de la méditation.
Je médite quasiment tous les jours depuis maintenant dix ans, et ma pratique de la méditation n’a cessé d’évoluer au fil des années.
Au début, la méditation me ressourçait pleinement.
Puis, j’ai eu une phase de ma vie où je n’étais pas heureux. J’avais besoin de changement. Et durant cette période, j’ai utilisé la méditation pour m’évader de mon quotidien.
En fait, je ne sais pas si ce que je faisais était réellement de la méditation. Peut-être une sorte de méditation transcendantale, mais avec le recul, j’ai plus l’impression que je me coupais de mon corps, de mes sensations, et de mes émotions, en me dissociant. Je ne voulais que ressentir du bien-être.
L’envie de vouloir nous évader du corps n’est pas nouvelle. Beaucoup de religions nous invite à rejeter le corps (et ses plaisirs) pour ne privilégier que l’esprit. Pourquoi ? Probablement pour nous amener à accepter les difficultés du quotidien en nous promettant un monde sans souffrance, après notre mort. En effet, il est plus facile de ne pas ressentir la douleur lorsqu’on se coupe de notre ressenti corporel.
Certaines thérapies (que je ne recommande pas) vont également dans ce sens, notamment la psychothérapie transcendantale qui insiste sur le fait de ressentir des moments de grâce, pour transcender l’égo, mais qui n’intègre aucun changement de l’égo.
Je ne pense pas que vouloir uniquement ressentir du bien-être, ou transcender l’égo soit la solution au bonheur. Si votre désir est de vivre comme un ermite dans la montagne, peut être que ça peut vous aider. Mais si vous aspirez à vivre une vie pleinement engagée au quotidien, je trouve qu’une approche intégrale est plus adéquate. D’ailleurs la philosophie (ou psychologie) intégrale nous invite à « inclure et transcender » l’égo. Sans renier l’intérêt des moments de grâce (et l’importance de transcender l’égo), elle nous rappelle qu’un prérequis indispensable à cela est la construction d’un égo sain qui nous aide à fonctionner correctement au quotidien.
Un livre que je trouve intéressant sur le sujet est le livre « Spiritual Bypassing » de Robert Augustus Masters.
Lorsque j’ai lu ce livre, j’ai pris une claque. Ça a été un réveil salutaire pour moi. Je me suis rendu compte en le lisant à quel point j’étais coupé de moi-même, et à quel point je n’acceptais pas la douleur de ce que je ressentais dans mon corps.
C’est seulement en me reconnectant à mes sensations, à mes émotions, et à mon corps, et cela y compris en méditant, que j’ai pu retrouver davantage de bien être dans mon quotidien. Les programmes de coaching intégral® que j’ai suivi m’ont notamment été d’une grande aide pour m’aider à changer.
Maintenant, il faut savoir que la reconnexion au corps prend beaucoup de temps, et que c’est probablement le travail d’une vie.
Ma pratique de la méditation intègre aujourd’hui mes sensations corporelles. Ça n’est pas toujours facile, car certaines de ces sensations sont parfois vraiment désagréables et douloureuses.
Mais en les invitant, en les ressentant, et en les vivant pleinement, je comprends mieux le message qu’elles ont à me donner. Une fois le message reçu, ces sensations inconfortables me laissent souvent tranquilles.
J’ai aussi compris que certaines de ces sensations très désagréables sont liées à d’anciens traumatismes émotionnels, et qu’il n’est pas judicieux d’essayer de ressentir pleinement en une seule fois ces sensations, au risque de se voir de nouveau traumatisé.
Pour se libérer de traumatismes, il est important d’y aller doucement. Somatic Experiencing (une approche somato-thérapeutique) nous apprend notamment à ressentir la douleur du traumatisme petit à petit (en anglais on parle du concept de « titration », il s’agit d’un dosage goutte à goutte en chimie).
En résumé :
- Pourquoi voulez-vous pratiquer la méditation ?
- Avez-vous besoin de changer quelque chose dans votre vie ? Si oui, alors considérez plutôt (ou également) le coaching ou la psychothérapie.
- Avez-vous envie de ressentir du bien être ? Si oui, alors n’oublier pas que ça implique de ressentir toutes vos sensations corporelles (y compris celles qui sont désagréables et douloureuses).
- Avez-vous d’anciens traumatismes à soigner ? Si oui, alors éviter la méditation pour l’instant, et soigner vos traumatismes en premier (avec Somatic Experiencing par exemple).
Si vous avez besoin d’un accompagnement pour changer, et/ou pour intégrer la méditation en toute sécurité dans votre quotidien, n’hésitez pas à me contacter pour un programme de coaching intégral®.